lundi 12 février 2018

Brèche vers l'enfer



Si vous suivez mon blog depuis le début (un grand merci si c'est le cas), peut-être vous souvenez-vous de mon article concernant Corps outragés de Kathe Koja. Aujourd'hui c'est bien un autre roman de cette auteure que je vous présente. Dans mon article au sujet de Corps outragés j'indiquais que ce dernier était placé dans la section épouvante de J'ai lu sans doute par défaut. Brèche vers l'enfer mérite lui amplement de se trouver dans cette section. Un vrai roman d'horreur à l'ambiance folle qui mérite d'être lue.

Nicolas aime Nakota, Nicolas vit dans un appartement empli de pourriture. Nakota découvre au sein de l'immeuble de Nicolas un trou d'une noirceur abyssale, un trou qui défie les lois de la physique, un trou vers la folie...

Avant toute chose je dois dire que selon moi Brèche vers l'enfer et Corps outragés se passent dans le même univers, beaucoup de points semblent indiquer cela. En soi ça n'a pas vraiment d’importance mais il me semble amusant d'exprimer ce fait.
On retrouve aussi une ville crasseuse au possible, une ambiance de fin du monde, une société fasciné par l'art extrême, une écriture au couteau qui n'hésite pas un seul instant à rentrer dedans comme il se doit. On retrouve aussi deux personnages qui partagent ce qui semble être de l'amour, mais tourne surtout autour de la compétition, de la violence, de l'acharnement, de la passion bien trop dévorante.

Comme dans Corps outragés ce sont les personnages qui font tout le sel du récit. La brèche n'en est pas inintéressante pour autant, bien au contraire. Entité qui hante le récit autant que les personnages, la question de sa réalité, de son pouvoir et de ce qu'il y a de l'autre côté se pose tout au long du récit. D'autres personnages se joindront à Nicolas et Nakota, et la folie de la brèche va contaminer chacun à des degrés différents. Une brèche qui installe une vraie tension de peur, tout pouvant arriver à tout moment.

Les personnages n'auront pas besoin de glisser dans la brèche pour tomber en enfer, l'enfer étant ces êtres marginaux qui ne peuvent parler de cela à personne, à l'impossibilité de fuir.
Le couple Nicolas Nakota est fascinant, se déchirant, poussant chacun l'autre a bout, au challenge, la brèche servant de terrain de jeu.

Un roman que j'ai trouvé d'une grande puissance, il est clair que l'écriture fortement spéciale divisera, mais je recommande de tenter la lecture, d'autant plus qu'il est simple de trouver cet ouvrage pour une somme modique.

Je vous laisse avec les premières lignes qui donnent le ton du roman.
"Nakota, qui l'a vu la première: longues pattes d'araignées ramenées sous sa jupe affreuse, moue perspicace (tout le contraire d'un sourire), assise dans mon sinistre appartement du second sur une sinistre chaise de brocante. Derrière elle, la fenêtre, un ciel gris et terne comme une fourrure sale et elle, la vie même, bombardement incessant de particules noires. Autour de nous, vestiges de la discussion du jour, boites de bières écrasées, cendrier (fauché dans un bar) plein à ras bord. Tu sais, elle dit, l'espèce de trou noir, le trou de balle de la quatrième dimension, tu me suis?"

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire