lundi 15 mai 2017

Corps outragés



Corps outragés est un roman de l'écrivain américaine Kathe Koja, sorti sous le titre original Skin, en 1993.
En France, il est paru dans la collection épouvante de J'ai lu, par défaut je pense. En effet, si Kathe Koja a bien écrit de l'horreur, ce roman n'en est pas du tout. Ici aucun monstre, aucun frisson, mais plus un roman humain et qui questionne beaucoup, dans un univers proche du post-apo, sans que l'on sache vraiment l'époque ni le passé. La couverture est d'ailleurs plutôt trompeuse.
 Un roman très surprenant qui fut une révélation en ce qui me concerne, si bien que j'ai déjà fait l'acquisition de plusieurs romans de Kathe Koja, que j'ai tous aimé, et je compte bien continuer.
Voyons donc plus en détail de quoi parle Corps outragés.

Tess construit des sculptures en métal au sein d'une ville pourrie jusqu'à l'os, elle les construit pour survivre, pour exister. Quand Bibi, danseuse, arrive dans sa vie, une fusion se crée...

 Le lecteur découvre bien le personnage de Tess, vivant au sein d'une ville totalement pourrie, constamment envahie de poussières, où l'eau pure n'existe plus et où la nourriture ne vaut rien.
Tess crée des sculptures en métal, en acier coupant, matériau abondant qu'elle récupère dans les rues de la ville.
Arrive alors le personnage de Bibi, danseuse, qui veut utiliser les créations de Tess au sein de ses spectacles, pour danser autour, s'y couper.

Corps outragés est avant tout le roman de ces deux femmes, de leurs relations, de la folie de cette dernière. Deux femmes perdues qui utilisent leurs arts pour oublier le quotidien morose, pour se pousser à bout.
C'est aussi le roman de cet art, un art de rue, brutal, physique, saignant, un art qui use avant tout l'artiste.
C'est aussi le roman de la folie d'une population qui se régale et se délecte du spectacle, du sang, qui en veut toujours plus.

D'autres personnages gravitent autour de Tess et Bibi, et les relations de ces deux femmes vis à vis de tout ces personnages secondaires sont également très intéressantes. Des personnages secondaires tout à fait intéressants. La ville est un personnage à part entière, son rôle est important, elle étouffe le récit de la même manière qu'elle étouffe les personnages par sa puanteur.

L'écriture est rapide et incisive, un style qui ne plaira pas à tout le monde, avec des phrases allant droit au but et des formules peu communes. Corps outragés est un roman choc, puissant, mais également très poétique et d'une grande beauté, le tout au travers de la souffrance et de la folie.  
Il est au final assez difficile de donner un genre précis à ce roman, mais il ne peut laisser de marbre, cela est certain.

"S'éloigne de la table pour s'étirer, et se contorsionne bizarrement, tire sur son corps, un petit Oh de douleur quand l'articulation répond mal. Forcer d'avantage"
Un style particulier comme je disais mais qui m'a vraiment plu. 

Depuis le début des années 2000 Kathe Koja écrit des romans pour enfants, un revirement complet après de nombreux romans d'horreur et Corps outragés. Une auteure que j’apprécie donc grandement et que je vous recommande, d'autant plus que ses romans sont facilement trouvables à petit prix.
Bonne lecture! 

6 commentaires:

  1. Je ne connaissais pas ce livre mais je ne pense pas que je vais me lancer dedans parce que les romans d'horreur et moi ça fait bien plus que 2 Ahaha

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    1. Merci de ta visite :)
      J'ai mis ce mis ce livre en horreur par défaut, comme dit dans l'article, on est en loin, il ne fait pas peur du tout, il est dérangeant cela dit, à toi de voir donc:)
      Merci pour ton commentaire!

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  2. Bon alors la couv ne me donne pas du tout envie, mais pourquoi pas vu ton avis :)
    En tout cas, joli design, je préfère à l'ancien, c'est plus clair pour moi ;)

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    1. Cette couv ne reflète pas du tout le livre, bien cliché années 80. Honnêtement quand je l'ai vu la première fois je me suis dit "chouette, du BDSM cyberpunk", au final ce fut pas du tout ça mais j'ai adoré ^^

      Merci bien, j'en suis bien content également :)
      Alors, tu as trouvée la surprise?

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  3. Je ne crois pas connaitre pour le coup. C'est vrai que la couverture... mais pourquoi pas au final.

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    1. La couverture m'avait directement attirée, moi et mes goûts étranges :p
      Mais j'ai vraiment adoré, et maintenant je suis fou de cette auteure. Une découverte en occasion pour deux euros, une découverte en or comme on dit!

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